Oeuvre collective crée par un groupe d'enfants dans le cadre d'une animation avec l'assocation des Petits Débrouillards Aquitaine,
au centre d'animation de Bastide Benauge à Bordeaux.
Plus d'infos ici: http://www.lespetitsdebrouillardsaquitaine.org/spip.php?article552
L’incroyable aventure de Limer et Patafix
Connaissez-vous l’histoire de Limer, la limace de mer? Elle est devenue célèbre dans tous les océans. On entend parler d’elle au recoin de chaque coquillage. Lorsqu’elle est revenue chez elle, elle était entourée d’un convoi d’étoiles de mer qui lançaient des feux d’artifices et était acclamée de tous. Savez vous ce qui s’est passé? Laissez moi vous le raconter.
Limer, la Limace de mer, était une limace comme les autres. Elle était belle et changeait de couleur en fonction de l’endroit où elle se posait. Elle vivait paisiblement dans sa maison champignon verte et bleue au pied du grand baobab. Elle était bibliothécaire et était toujours accompagnée de son fidèle assistant Patafix, le chat noir qui habitait dans le grand baobab d’à côté.
Tous les jours, Patafix et Limer se retrouvaient dans la bibliothèque au coeur du tronc du baobab pour faire la course à la lecture. Limer, enfilait son monocle pour lire et elle était la limace qui lisait le plus vite de tout l’océan. Mais Patafix, le chat ne se laissait pas faire et il gagnait la course de temps en temps.
Le jour où l’aventure de Limer et Patafix a commencé était le jour de la fête de la nageoire. Tous les habitants de leur village se paraient de somptueux vêtements et se retrouvaient en plongée sous la mer pour des danses endiablées au son des bigorneaux-cornemuses.
Limer était magnifique, elle portait de splendides boucles d’oreilles argentées, assorties à son monocle qui brillaient de mille feux sous les rayons de soleil. Patafix quand a lui, avait frisé ses moustaches et enfilé un costume cravate très seyant. Patafix et Limer dansèrent et dansèrent encore parmi leurs amis les crabes, les méduses et les oursins. La fête de la nageoire était leur fête préférée.
Soudain, un courant marin se mit à secouer le fond des mers, tous les danseurs furent violemment projetés contre un rocher. Bien que tout le monde soit sain et sauf, le maire du village, monsieur l’éléphant de mer, sonna la cloche-anémone d’alarme, demandant à tous les habitants de rentrer chez eux.
- Il va surement y avoir une tempête sous marine, allez tous vous mettre à l’abri, cria-t-il.
Les habitants quittèrent bien vite la mer à grands coups de nageoires et de pattes palmées.
Mais Limer et Patafix, avaient décidé de rester danser un peu plus et de ne pas se presser. Comme le maire l’avait annoncé, le courant marin s’amplifia, une grosse bourrasque de courant s’abattit sur eux, les secoua violemment et les emporta loin du rivage, où ils essayaient désespérément de se rendre pour sortir de l’eau.
Patafix et Limer, se mirent ainsi à dériver sous la mer, emportés par ce courant déchainé. Ils en étaient prisonnier et ne pouvaient rien faire. Le courant les traina et les traina encore, ce voyage était interminable. Ils se serrèrent l’un contre l’autre et attendirent le calme, longtemps, bien longtemps...
Lorsque le courant s’apaisa, ils étaient loin de chez eux, impossible de reconnaître le milieu alentour. Regardant autour d’eux, la mer était calme, le fond de l’eau était couvert d’algues, de poissons aux milles couleurs et de rochers bleus. Se faufilant parmi les algues, ils découvrirent alors un bateau pirate échoué au fond de l’eau. Mais avant de l’explorer, ils décident de remonter à la surface reprendre leur souffle et observer les alentours.
A la surface, le ciel était d’un bleu azur, quelques mouettes virevoltaient par ci, par là. Le temps était calme. C’est alors, qu’un grand bateau noir, similaire à celui qui était échoué sous l’eau se mit à voguer en leur direction.
Chouette! Se dit limer. Allons demander notre chemin à ce bateau, peut-être nous dira-t-il comment rentrer chez nous?
Alors que le bateau s’approchait, Limer et Patafix aperçurent un drôle de personnage. Il était grand comme un ogre, de gros muscles saillants, un regard méchant, des dents acérées. Il était vêtu de noir, et portait une drôle de robe de soirée.
-Nous sommes perdus, cria Patafix, aidez nous.
Alors que l’ogre les apercevait, un rayon de soleil vint illuminer les boucles d’oreilles et le monocle de Limer qui se mirent à briller de tous leurs feux. L’ogre poussa un hurlement terrible de rage et ordonna
-Capturez les!!!
Des poissons en tous genres, cracheurs de boules vertes sortirent de l’eau et se lancèrent à la poursuite de nos deux amis, qui se mirent à nager plus vite que jamais. Ils slalomaient entre les boules, passaient entre les algues et se cachèrent derrière un rocher. Ils furent vite rattrapés par une méduse qui avait mauvaise haleine et qui les immobilisa. Elle récupéra les boucles d’oreilles et le monocle de limer.
Mon maître n’aime pas les gens qui portent des objets qui brillent, vous serez sévèrement punis, leur dit-elle.
Alors que la méduse s’apprêtait à les ligoter avec des algues, Patafix sortit les griffes et lui bondit dessus. La méduse se retrouva un instant aplatie sur le sol, laissant libre champ à Limer et Patafix pour s’enfuir. Ils se réfugièrent dans l’épave qu’ils avaient déjà aperçu plus tôt. Dans l’épave, ils aperçurent un coffre en bois et décidèrent de s’y cacher.
Les poissons cracheurs se mirent à sillonner l’eau pour trouver nos deux amis. Ils entrèrent dans l’épave, certains s’approchaient très près de leur cachette, mais Limer et Patafix ne furent pas découverts.
A travers les planches du coffre, Limer observa la méduse s’enfuir avec ses bijoux et son monocle. Cette dernière rejoignit le navire de l’ogre, qui ne tarda pas à s’en aller, suivi par tous les odieux poissons.
-Ouf! Se dit Limer, nous sommes sauvés.
Observant autour d’elle dans ce coffre, limer découvrit un drôle de papier. Elle le montra à Patafix.
-C’est une carte aux trésors, s’écria-t-il.
Ils décidèrent de la garder et de poursuivre leur voyage au fond des mers.
Limer et Patafix se mirent alors à nager pour rejoindre la surface.
À peine le nez dehors, un grand oiseau majestueux se posa sur l’eau. Il était beau, tout doré avec des plumes aux couleurs de l’arc en ciel. Limer et Patafix étaient émerveillés.
Je suis l’oiseau légendaire, leur dit-il. Vous venez de découvrir l’épave du pirate Noirbrilleur. Cela fait longtemps que des étrangers ne sont pas venus par ici. Soyez les bienvenus. L’ogre que vous avez aperçu n’était autre que son petit fils, Sombrillance. Depuis des décennies, Sombrillance tue et vole toutes les personnes qui portent des objets qui brillent. Cela cause de grands dégâts dans la région.
Il m’a volé mes bijoux et mon monocle, lui dit Limer. J’aimerais le retrouver et récupérer mes bijoux.
Il habite sur une île mystérieuse, près d’ici, mais depuis la disparition du pirate Noirbrilleur, seul sa famille connaît son emplacement.
Patafix, montra alors à l’oiseau mystérieux la carte qu’ils avaient trouvé dans l’épave.
Très intéressante, dit l’oiseau mystérieux. On dirait justement le chemin qui mène à cette île. Voilà donc comment vous y rendre. Soyez prudents mes amis. Je suis un oiseau sacré, mes plumes sont magiques. Prenez en une, elle vous protégera des malheurs sur votre chemin.
Patafix attrapa la plume de l’oiseau légendaire qui aussitôt disparut.
Il faut nager tout droit face au soleil, dit Patafix.
C’est ainsi que Limer et Patafix se mirent en route vers l’île du méchant ogre Sombrillance. On dit qu’en chemin ils rencontrèrent d’autres embûches, poissons cracheurs de boules vertes, tempêtes mais comme ils étaient très courageux et aidés de la plume magique. Ils traversèrent ces difficultés sans problème.
Après plusieurs jours de long voyage, les voilà enfin arrivés sur une île. A peine arrivés, ils furent ébahis par le spectacle de ce paysage. Les arbres étaient étranges avec des formes biscornues, certains flottaient dans le ciel. Au milieu de l’île, une étrange cascade, avec de l’eau qui monte au lieu de descendre. Limer et Patafix n’en croyaient pas leurs yeux.
-Allons explorer, dit Patafix.
Nos deux compères allèrent donc à la découverte de cette île mystérieuse et non moins étrange. Ils n’avaient jamais vu ça. Autour d’eux des animaux qui n’existent nulle part ailleurs: des poissons volants avec de grandes dents, des écureuils verts, des kangourous avec de la laine comme des moutons, des dinosaures aussi... Mais toujours pas de trace du méchant ogre, l’île était calme et merveilleuse. Au fil de leur avancée, Limer et Patafix se rapprochaient peu à peu de la cascade qu’ils avaient aperçu en arrivant.
Près de la cascade, ils tombèrent soudain nez à nez avec un drôle de personnage. Il était vêtu de gris, était tout poilu et ressemblait étrangement à l’ogre Sombrillance. La seule différence était qu’il était plus petit, plus vieux et avait des poils blancs. Il n’avait pas l’air méchant, mais il était un peu perturbé. Il sautait partout en éclatant de rire. Il n’aperçut pas tout de suite Limer et Patafix qui s’étaient réfugiés prudemment derrière un arbre. Lorsqu’il le vit, le fou blanc bondit dans leur direction.
-Vous ne passerez pas, vous ne passerez pas, leur dit-il en éclatant de rire, en faisant trois pirouettes et en leur tournant autour. Ici c’est le territoire du maléfique Sombrillance. Toute personne qui franchit la cascade se fait capturer et transformer en esclaves voleurs d’objets brillants. Vous ne passerez pas,vous ne passerez pas...
Et le fou se mit à rire de plus belle, encore et encore. Si bien que Limer et Patafix, n’y tenant plus se mirent à rire eux aussi. Un fou rire collectif s’ensuivit, ils rirent et ils rirent et ils rirent encore. C’était comme un mauvais maléfice, plus rien ne pouvait les arrêter. Ils étaient piégés dans cette spirale de rire infernal.
Patafix eut l’idée d’empoigner la plume de l’oiseau sacré et de l’agiter. Aussitôt, le fou rire s’arrêta. Le fou blanc redevint sérieux, Limer et Patafix étaient libérés de ce mauvais sort.
Le fou, blanc, qui n’était plus fou du tout désormais, grâce à la magie de la plume de l’oiseau s’adressa à eux.
-Je suis Blancterne, le père de Sombrillance. Notre fils est devenu le maître de ces lieux et terrorise tous les habitants. Lorsqu’il était enfant, il était très gentil. Un adorable petit ogre qui ne faisait de mal à personne. Mais à l’école, personne ne le remarquait, il était bien trop timide. Alors, Sombrillance s’est habillé en fille et a porté des objets brillants. Il voulait qu’on le remarque enfin. Les autres enfants de l’île se sont tellement moqués de lui, que notre fils est devenu fou de rage. Depuis, il terrorise cette île et tous les environs. Il capture tous ceux qui portent des objets brillants, il en fait ses esclaves ou il les tue. Je suis devenu fou de douleur et je suis resté là, à pleurer de rire, c’était ma malédiction et vous m’avez libéré. Il a emprisonné ma femme derrière la cascade, je ne l’ai pas vue depuis des années. Sombrillance a caché la clé de sa cellule en haut de la cascade. Si vous la libérez, elle pourra peut être sauver cette île. C’était une gentille sorcière très puissante.
Limer et Patafix remercièrent Blancterne et décidèrent donc de se rapprocher de la cascade.
-Attention, dit limer, Blancterne nous a dit qu’on pouvait se faire capturer ici. Utilisons encore la plume magique pour nous protéger.
Croyez-moi si vous voulez, mais aussitôt la plume agitée, Limer et Patafix se retrouvèrent habillés d’une cape et se mirent à voler. C’est ainsi qu’ils montèrent en haut de la cascade et récupérèrent la clé.
Derrière la cascade se trouvait une grosse cellule. Gardée par des dinosaures à l’air féroce. Mais, en utilisant la plume magique, ils se transformèrent en statue.
Limer et Patafix utilisèrent la clé et la porte s’ouvrit. Derrière cette porte, c’était toute une maison qu’ils découvrirent. Une maison avec des fenêtres à barreaux. Dans cette maison, une petite mamie ogre avec de grosses lunettes et une robe à carreaux se trouvait assise sur un gros fauteuil tronc d’arbre.
-Je vous attendais, dit elle en réajustant ses lunettes. J’ai vu votre arrivée dans ma boule de cristal. Je suis la mère de Sombrillance. Il m’a enfermé ici parce que je portais des boucles d’oreilles qui brillaient. Il n’a pas voulu faire de moi son esclave comme les autres, alors je suis restée emprisonnée dans ma maison. Cela fait des années que je n’ai pas mis le nez dehors.
Tenez, je vous ai fabriqué une potion magique. Faites boire ça à mon fils pendant qu’il dort. Il fait la sieste tous les après midi.
Limer et Patafix se glissèrent à pas de loup dans la tanière du méchant située non loin de là. Il était facile de savoir où se diriger, des ronflements terribles s’échappaient d’une petite grotte juste derrière la cascade.
On aurait plutôt dit une cave, en rentrant à l’intérieur. L’ogre ronflait à poings fermés, la cave était remplie d’objets brillants, triés par taille. Sombrillance était entouré d’esclaves au regard vide, un peu hagards, qui montaient la garde. Il y avait un lion bleu, un éléphant jaune et un flamant vert. Des anciennes victimes qui avaient été capturées à cause de leurs objets brillants et qui avaient été asservis.
Dès qu’ils aperçurent nos amis, les esclaves se précipitèrent sur eux, armés de lances en os. Probablement des ossements des victimes tuées par Sombrillance auparavant. Patafix secoua la plume, les esclaves se mirent à voler, il secoua encore, ils retombèrent endormis.
Patafix et Limer se glissèrent auprès de Sombrillance qui dormait toujours. Il avait fort mauvaise haleine. Patafix se boucha le nez et vida le flacon de potion dans la gueule de l’ogre. Ce dernier se réveilla d’un coup. Patafix et Limer allèrent se cacher dans un coin. L’ogre se mit à pleurer, pleurer à grands sanglots.
-Maman, appela-t-il, entre deux sanglots.
Sa maman, qui était aux aguets prête à intervenir suite aux effets de sa potion s’approcha de lui doucement. Elle le prit dans ses bras.
-Ça va aller mon petit, lui dit-elle. Et le serrant encore contre lui, elle fit signe à Limer et Patafix de prendre leurs objets dans la grotte et de sortir. Limer récupéra ainsi son monocle et ses boucles d’oreilles.
Nul ne sait ce qui arriva ensuite à l’ogre Sombrillance. Certains disent que sa maman l’a obligé à rapporter tous les objets qu’il avait volés à ses victimes. D’autres disent qu’il est devenu très gentil et qu’il a monté un groupe de rock. Mais plus personne n’a été terrorisé par lui. Le monde était débarrassé de cette menace qui pesait sur lui.
Limer et Patafix étaient devenus des héros et furent acclamés par tous les habitants de l’île. Ils rentrèrent chez eux en avion goéland, une grande fête fut célébrée en l’honneur de leur retour. Bien vite, ils retournèrent au creux du grand baobab pour faire la course à la lecture, comme à leur habitude. De temps en temps ils esquissent un sourire lorsque le soleil entre par la fenêtre et fait briller les boucles d’oreilles de Limer, leur rappelant ainsi leur incroyable aventure.