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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 15:04

Bernadette la Langouste était en train de préparer son déménagement. Elle vivait dans les eaux claires et avait élu domicile quelques années auparavant dans un bulot fraichement rénové. Les années passant, elle s'y sentait de plus en plus à l'étroit et avait décidé de déménager dans un nautile, bien plus spacieux.

 

langouste_009.gifDès son plus jeune âge, notre langouste avait préféré vivre dans des coquillages plutôt que dans des rochers comme ses comparses. Elle s'y sentait plus libre et plus en sécurité. C'est en croisant son voisin, le Bernard l'ermite qu'elle en avait eu l'idée. Elle avait pu l'observer maintes fois changer de coquille, au gré de sa croissance, mais aussi au gré des saisons et des modes. Monsieur Bernard l'ermite était un crustacé bien coquet.

 

Bernadette s'était installée dans sa première coquille à l'époque où ses parents lui cherchaient encore un nom. Puisqu'elle vivait comme un Bernard l'ermite, elle fut baptisée Bernadette.

 

Préparant ses valises pour déménager dans son nautile, elle reçut un coup de bigornophone. C'était son ami Oscar, le homard.

-Je viens de faire l'acquisition d'une raie manta à hyperpropulsion, s'écria-t-il fièrement. Grâce à elle, je peux voyager et visiter les océans.

Il lui expliqua qu'il rêvait depuis longtemps d'explorer les fonds marins. On lui avait dit grand bien: des paysages somptueux et des animaux étonnants. Il proposa à Bernadette de l'accompagner.

 

Bernadette, laissa donc pour un temps son bulot et son nautile, et se mit en chemin pour rejoindre son ami Oscar qui vivait à Homar-city, à une demi journée de nage de là.

 

P1020794.JPGOscar travaillait dans une ferme Poulpicole. Être un éleveur de poulpes était pour lui une grande fierté. Dans le monde Poulpicole, de nombreux fermiers avaient choisi les élevages en aquarium qui prennent peu de place, où les poulpes grandissent serrés les uns contre les autres. Oscar, quant à lui, avait choisi de faire un élevage de Poulpe en pleine mer, leur permettant d'avoir de l'espace pour gambader. Il pouvait ainsi accueillir sans difficultés les espèces les plus rares et les plus belles. Bernadette les regardait chaque fois avec admiration: il y avait les poulpes arc-en ciel pleins de couleurs, les poulpes dorés qui reflétaient les rayons du soleil, les poulpes rieurs toujours de bonne humeur et les poulp-épics plein de piquants.

 

Pour son voyage, Oscar avait confié son exploitation, à son petit frère Omar, étudiant en médecine poulpe qui prenait sa tâche avec beaucoup de sérieux.

 

La raie manta, parée pour le voyage, accueillit sur son dos nos deux crustacés.

-Je serai votre guide, dit la raie, je connais bien la mer et ses secrets.

Bernadette et Oscar, impatients, se demandaient bien ce qu'ils allaient pouvoir découvrir.

 

La raie les conduisit vers le sud, là où les océans sont plus chauds et les poissons multicolores. Chemin faisant, Bernadette et Oscar aperçurent des étoiles de mer, toutes différentes de taille et de couleur. Elles se déplaçaient dans la même direction.

- Que se passe-il? Demanda Oscar à sa fidèle monture.

- Ce sont des étoiles pèlerines, expliqua la raie, elles se rendent au temple sacré de Juanita Bautista pour vénérer la sainte étoile.

-La sainte étoile? Interrogea Bernadette, mais qu'est ce que c'est?

-Une vieille légende dit que les étoiles de mer les plus valeureuses peuvent y recevoir l'illumination. Elles deviennent alors d'une grande sagesse. On peut les reconnaître car elles brillent dans la nuit et se déplacent à vive allure, on les appelle étoiles filantes.

 

Omar et Bernadette, continuant leur épopée, croisaient de plus en plus d'étoiles et ne se lassaient pas d'admirer leur grâce et leurs couleurs chatoyantes. Le paysage changeait également, il y avait à présent plus de rochers, des algues ondulantes, des anémones rougeoyantes, ce qui ne faisait qu'accroitre l'émerveillement de nos deux crustacés.

 

Bientôt, la raie vacilla.

-J'ai besoin de faire le plein, leur dit elle.

Ils se dirigèrent vers la ville la plus proche. « Bienvenue à hippocampeville » annonçaient les poissons panneaux postés à l'entrée de la ville. La ville était construite dans une forêt de posidonie, plante aux longues tiges vertes et fines dans lesquelles les hippocampes aiment se nicher et construire leurs maisons. Il y avait aussi des milliers de petites lanternes qui scintillaient et oscillaient parmi les habitations.

-Des noctiluca! S'exclama Bernadette, comme c'est beau!

Les noctiluca, appelées aussi lucioles des mers, étaient responsables de l'éclairage public d'hippocampeville. Elles étaient si minuscules, qu'il est impossible d'en voir une à l'œil nu, mais en se regroupant, elles diffusaient une lumière douce et apaisante.

 

Suivant la lumière, la raie arriva bientôt à un rocher scintillant où la fête battait son plein.

« Taverne de l'espadon » purent-ils lire sur les poissons panneaux.

Un poisson au nez pointu s'approcha d'eux:

-Salutations chers voyageurs, je suis Edmond l'espadon. Je fais le plein de votre véhicule?

Prononçant ses mots, Edmond conduisit la raie jusqu'aux pompes à plancton.

-Avec un moteur à hyperpropulsion comme celui ci, je vous recommande le super plancton. Il est ramassé du jour et garanti sans plomb, c'est de la première qualité!

 

Pendant que la raie manta dégustait une bonne rasade de plancton, Omar et Bernadette partirent visiter les environs. Ils aimaient se promener parmi les algues et les plantes posidonies, c'était très différent de chez eux et tellement reposant! Bientôt, ils s'abritèrent dans un rocher mousseux et décidèrent d'y passer la nuit.

 

Au petit matin, ils furent réveillés par de petits gloussements et hoquettements qui provenaient de l'entrée de leur abri. Intriguée Bernadette décida de se diriger vers ce bruit étrange.

Quelle ne fut pas sa surprise, lorsqu'elle découvrit la source de ces perturbations, recroquevillée et sanglotante. C'était une petite étoile de mer à poils mauves qui s'était réfugiée là et pleurait à chaudes larmes. La langouste s'approcha d'elle doucement, l'étoile la regardait avec de grands yeux désespérés.

-Je m'appelle Estrella, dit-elle entre deux sanglots, je me suis faite attaquer par un crabe enragé qui m'a coupé une branche.

 

Bernadette put observer qu'il ne restait plus que quatre branches intactes à cette petite étoile velue, la cinquième avait été sectionnée de moitié.

-Ma branche va repousser, dit la petite Estrella, mais je devais me rendre au temple sacré de la grande étoile, et sans ma cinquième branche, je n'arriverai jamais à nager à temps pour la cérémonie de l'illumination.

 

etoile-de-mer.jpgBernadette, émue, se dit qu'il serait bien d'aider cette petite étoile. Elle était très compatissante, pour une langouste, et toujours prête à venir en aide aux habitants de la mer en détresse. Tendant doucement la pince à l'étoile de mer pour l'aider à se relever et veillant à ne pas lui faire de mal, elle la conduisit jusqu'à la taverne de l'espadon où Oscar et la raie manta l'attendaient.

-Je vous présente Estrella, dit-elle à ses deux amis, elle va voyager avec nous.

Elle leur expliqua la détresse de sa nouvelle amie et proposa de la conduire jusqu'au temple sacré de Juanita Bautista pour qu'elle puisse assister à la cérémonie.

 

-Je suis restée longtemps ici sans pouvoir bouger, leur dit Estrella. La cérémonie est dans deux marées, nous devons faire vite!

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 14:59

Ainsi, la raie manta, accueillant une nouvelle passagère, reprit sa route en direction de Juanita Bautista.

-Plein gaz! S'écria Oscar en faisant vrombir l'hyperpropulsion de la raie manta. C'est le moment de nous montrer ce que tu as dans le ventre!

 

La raie, toute heureuse accéléra. Avant de décider de faire carrière comme véhicule elle était championne de sprint desraie-manta-klara.jpg mers . Elle avait été maintes fois récompensée au jeux mer-lympiques. A la fin de sa carrière, elle avait décidé de mettre ses talents au service d'un particulier et se faire adopter comme moyen de transport. C'est ainsi qu'elle rencontra Oscar: il s'était rendu au salon de l'océano-mobile pour un nouveau véhicule. Le dernier moyen de transport d'Oscar était une sardine, que ses parents lui avaient offert après l'obtention de son permis de naviguer. Ce vieux tacot lui avait bien servi, mais, désormais, il voyait les choses en grand et avait des rêves de voyage et de vitesse. Lorsqu'Oscar et la raie se rencontrèrent, ils surent tout de suite qu'ils étaient fait l'un pour l'autre, ils s'entendaient à merveille et ils savaient qu'ils prendraient bien soin l'un de l'autre. Repartant avec son nouveau compagnon, la raie manta était loin d'imaginer qu'elle débuterait son service par une si palpitante aventure...

 

La raie fut interrompue dans sa rêverie par un cri sur son dos:

-Attention! S'écria Bernadette.

Face à eux, se trouvait désormais un requin tigre qui leur barrait la route. Les regardant avec des yeux injectés de sang, il restait sans bouger. Sur le dos de la raie manta, les voyageurs ne savaient pas quoi faire. Bernadette, tétanisée s'accrocha au dos de la raie manta, Oscar, courageux, cherchait une solution pour sortir de cette mauvaise situation. Quand à Estrella, on l'entendit pousser un long cri strident, puis elle s'évanouit. Bernadette se précipita à son secours.

-C'est entre toi et moi, requin! Murmura la raie.

Prononçant ces mots elle démarra en trombe et effectua une série de figures acrobatiques dignes des plus grands cascadeurs. Elle tenterait ainsi d'échapper à son prédateur.

 

Non loin de là, un couple d'escargots des mers observait. Ne sachant pas ce qui se passait réellement, ils commentaient la scène.

-Triple boucle piqué, salto arrière, double flip, quadruple axel, arabesque... Quelle élégance, cette raie manta tout de même!

 

La raie, était toujours poursuivie par son assaillant, tant bien que mal, elle réussissait à le semer, mais il finissait toujours par la rattraper. Sur son dos, les passagers s'accrochaient fortement, le souffle coupé.

-Accrochez vous! Leur dit la raie manta, entamant un virage serré.

Sans le savoir, elle se précipita directement sur son adversaire, qui profitant de cette proximité ouvrit la bouche et la mordit un grand coup...

 

C'était sans compter sur Oscar, qui, se souvenant d'une prise d'aïkido-poulpe qu'il avait apprise auprès d'un habitant de son exploitation, se précipita sur le dos du requin et lui immobilisa d'un coup les deux nageoires. Le requin, lâchant sa proie, tomba aussitôt inanimé sur le sol.

-L'immobilisation des nageoires pectorales, rend le requin tigre catatonique, expliqua-t-il. Nous devons partir au plus vite avant qu'il ne se réveille.

 

La raie manta, blessée, se laissa trainer par son ami le homard jusqu'au récif le plus proche. Là, ils se cachèrent. Elle était bien mal en point.

-Il faut trouver un poisson papillon pour la soigner, dit Bernadette, ce sont des spécialiste des morsures de requin sur les raies.

Aussitôt dit, aussitôt fait! Oscar se mit en route pour le village le plus proche. Chemin faisant, il rencontra le couple d'escargot des mers qui les avait observés.

-Vous avez manqué un beau spectacle, lui dit Jojo l'escargot, une raie manta vient d'effectuer sous nos yeux le plus beau spectacle acrobatique jamais réalisé.

-C'était vraiment romantique, répliqua sa femme Josette en regardant Oscar.

Oscar leur raconta alors leur expédition vers Juanita Bautista, l'attaque du requin tigre et leur recherche de soins pour la raie manta.

-Vous avez de la chance, s'exclama Jojo, notre maire vient justement d'ouvrir un dispensaire dans le village. On y trouve les meilleurs soins de toute la vallée.

 

Ainsi, la raie manta fut conduite au dispensaire du village. Un poisson chirurgien la reçut immédiatement.

-Son état nécessite une opération d'urgence, dit-il à Oscar. Ses jours ne seront pas en danger si nous opérons tout de suite.

Oscar donna son autorisation et les soins de la raie commencèrent. Après l'opération, ils rencontrèrent un poisson papillon.

-Je vais vous remettre votre véhicule sur pieds en un rien de temps, leur dit-il. Je suis un ancien mécanicien de courses raies-mobiles. J'ai travaillé pour le célèbre Shumaray, champion du monde de formule-raie-manta il y a quelques années.

 

Boupette.gif

Le poisson papillon fit appel à une équipe de techniciens chevronnés. Ils n'étaient pas moins de six à son chevet. L'un nettoyait les plaies, un autre préparait des cataplasmes d'algues médicinales, les suivants s'occupaient de lui faire des massages, de l'acuponcture, de faire reluire la carrosserie, de réviser et perfectionner le moteur...

Jamais la raie manta n'avait reçu autant d'attention, même lorsqu'elle était athlète. Entre les mains expertes de ses soigneurs, elle s'endormit.

 

A son réveil, elle se trouvait au milieu d'une clairière d'anémones et se sentait pleinement apaisée. Oscar, Bernadette et Estrella se trouvaient à son chevet. Le poisson papillon s'adressa à elle.

-Tu es désormais en état de service, chérie, tu vas pouvoir rouler comme un bolide. Mon équipe t'a apporté des modifications pour améliorer tes performances. A présent, tu peux faire pâlir d'envie les plus grands pilotes de course.

-Nous avons également ajouté une carlingue anti-requins, lui dit un autre technicien, ainsi tu seras à l'abri de nouvelles morsures.

 

Jojo et Josette les escargots, invitèrent notre troupe de voyageurs à passer la nuit dans leur demeure. Ils leurs servirent un merveilleux festin et du plancton tout frais pour la raie manta. Tous se régalèrent et passèrent une très bonne soirée. Le couple mettait une ambiance du tonnerre, Jojo jouait de l'accordéon de mer comme personne et Josette dansait merveilleusement l'océano-polca. Après la soirée, Jojo et Josette les installèrent dans bon nid d'éponges de mer où ils dormiraient paisiblement.

 

Nos compères voyageurs reprirent la route au petit matin, soulagés de l'issue positive de cette aventure. La raie, encore un peu fatiguée, était en bonne santé. Sa nageoire ne lui faisait plus mal, les algues médicinales avaient été d'une grande efficacité. Elle disposait également à présent d'une propulsion et d'une carrosserie améliorée, elle se sentait revivre. Accélérant un grand coup, elle s'enfonça dans les profondeurs de la mer.

 

Le temple sacré de Juanita Bautista se trouvait près de la côte tropicale atlantique. Il restait encore beaucoup de chemin à parcourir et il n'y avait désormais plus qu'une marée avant que la cérémonie de l'illumination commence. Elle choisit d'emprunter un courant marin qui les conduirait plus rapidement à destination.

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 14:48

indiv-homard-HD350-348.png

 

 

Sur son dos, Oscar, Bernadette et Estrella observaient les alentours. Nombreux étaient les poissons qui arpentaient ces courants marins: tortues, congres, mérous, poissons clowns... il y en avait de toutes les tailles et de toutes les formes, c'était un régal pour les yeux.

-Nous n'avons plus le temps de faire des étapes, leur dit la raie manta. Je dois foncer vers le temple de la sainte étoile au plus vite.

Et la raie accéléra. A cette vitesse, les passagers n'avaient pas le temps d'admirer le paysage, qui défilait bien trop rapidement.

 

Estrella se mit à chanter des chansons traditionnelles de son pays pour divertir ses compagnons. Elle avait une voix pure et cristalline. Oscar et Bernadette étaient émerveillés.

-Ma mère était une danseuse étoile, leur expliqua-t-elle, moi je préfère chanter. J'ai souhaité me rendre au temple de Juanita Bautista pour prier la sainte étoile. J'aimerais pouvoir chanter et répandre la joie parmi les poissons défavorisés, il y en a beaucoup près de chez moi, vous savez. Ils viennent fouiller dans les poubelles et se nourrissent de nos déchets, il y en a aussi qui son aveugles et vivent dans des cavernes. J'aimerais chanter pour eux et égayer leur vie qui me semble si triste. Si j'étais une étoile filante, je pourrai parcourir tous les océans et prendre soin d'eux, c'est mon rêve le plus cher!

La petite étoile continua de chanter durant le long trajet qui les séparait encore de leur destination.

 

Après un moment, la raie ralentit sa course. Elle arrivait à présent à l'embouchure d'une rivière. Un courant d'eau douce et fraîche les submergea. Un troupeau de lamantins, rentrant de leur promenade en mer, apparut soudainement. La raie s'en approcha doucement.

-Ils sont très gentils, dit elle à ses passagers, ils ne mangent que des herbes flottantes et sous marines. Leur cri ressemble à une lamentation et certaines légendes les ont appelés « sirènes ». On disait qu'ils envoûtaient les voyageurs importuns avec leur chant mélancolique. Ce sont les gardiens du temple de Juanita Bautista, regardez donc là bas...

Elle désignait un flux d'étoiles voyageuses non loin de là.

 

-Les étoiles pèlerines! S'extasia Estrella, nous les avons rattrapées! Elles ont parcouru un très long chemin pour venir jusqu'au temple. Je vais enfin pouvoir assister à la cérémonie de l'illumination!

 

Sautant hors du dos de la raie manta, Estrella se joignit à la file du pèlerinage pour joindre le temple. Elle nageait encore maladroitement avec sa branche en moins, mais elle savait que la destination était proche, il lui tenait à cœur de finir le trajet comme ses comparses.

-Revoyons nous au temple de Juanita Bautista, leur cria-t-elle en s'éloignant. La cérémonie de l'illumination est ouverte à tous les spectateurs qui le souhaitent.

 

Ainsi, s'éloigna le petite étoile recueillie par Bernadette sur les abords d'hippocampeville. Que d'aventures ils avaient vécu pour arriver jusque là. C'était un soulagement pour Bernadette de savoir sa petite protégée en sécurité désormais. Oscar ressentait l'allégresse du devoir accompli. La raie manta escortée par les lamantins, vogua jusqu'au temple de la sainte étoile.

 

Le temple de Juanita Bautista était situé près d'un volcan sous marin dans une grotte de corail rouge. De grosses bulles d'air s'en échappaient et une fumée bleue venait apporter un léger brouillard dans lequel on apercevait de douces lueurs dorées. Des noctiluca et des étoiles filantes étaient chargées d'éclairer le temple et guider les pèlerins dans leur entrée. Oscar, Bernadette et la raie manta, s'installèrent en hauteur, sur un promontoire. De là, on pouvait observer les milliers d'étoiles pèlerines ayant fait le voyage pour vivre ce moment. Elle étaient installées sur des bancs de corail gris, sculptés il y a fort longtemps par les premiers pèlerins du temple.

 

La cérémonie commença. Des bigrono-trompètes entonnèrent le chant des étoiles pèlerines. Ces dernières reprirent en chantant toutes en cœur. Les étoiles filantes se réunirent en cercle au milieu du temple et vint le temps de la prière. Un grand silence s'installa, chacune des petites étoiles présentes exprimait en son cœur la raison de sa venue et priait la sainte étoile de lui accorder l'illumination. Seule quelques élues seraient choisies et repartiraient transformées en étoile filante, elles le savaient. Mais elles savaient aussi qu'avoir effectué ce pèlerinage rendrait la vie ordinaire bien plus agréable, car elles repartiraient avec une nouvelle force, celle de la fraternité.

 

Le temple s'illumina de part en part. Des rayons lumineux jaillirent de chacune de ses ouvertures de corail et vinrent se poser sur les étoiles pèlerines.

-Que la sainte étoile puisse rendre votre cœur pur et votre chemin heureux, dirent les étoiles filantes toujours disposées en cercle au milieu de la salle.

 

Alors, se produisit un événement qu'Oscar et Bernadette trouvèrent extraordinaire. Ils pouvaient à présent observer des étoiles pèlerines se transformer sous leurs yeux, devenir lumineuses et rayonnantes. Elles devenaient des étoiles filantes. Il n' y en avait que quelques unes, mais de nouvelles lumières s'allumaient de part en part. C'était merveilleux!

activites-st-michel-etoile-filante2.jpg

 

 

 

-Regarde! Dit Oscar à Bernadette. C'est Estrella!

Estrella était devenue une magnifique étoile scintillante. Elle avait gardé son mauve et son doux pelage d'origine et brillait de milles feux. Les deux crustacés étaient subjugués.

La cérémonie se termina par une ronde réalisée par les nouvelles étoiles filantes, chantant et dansant pour célébrer leur transformation. Les autres étoiles pèlerines, sortaient du temple en procession.

 

Oscar et Bernadette furent bientôt rejoints par Estrella.

-Merci les amis, grâce à vous j'ai pu devenir une étoile filante. Je vous rendrai visite de temps en temps et veillerait sur vous...

Aussitôt, elle fila comme un éclair à travers l'océan et disparut.

-Voici notre pèlerinage qui s'achève les amies dit Oscar à Bernadette et la raie manta. Ne reste plus qu'à rentrer chez nous.

 

Ils repartirent le cœur plein d'espoir. Oscar regagna son élevage de poulpes et Bernadette reprit son déménagement vers le nautile. Chacun se sentait plus fort et rempli d'une nouvelle énergie. Ils savaient que désormais, ils pouvaient croire en leur bonne étoile, car elle veillait sur eux et les égayerait de son chant mélodieux.

 

 

 

 

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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 19:39

Li-Meï était une éléphante d'Asie connue dans tout le pays pour sa connaissance des  pantes et ses nombreuses recherches scientifiques.

Jadis, elle avait mis au point une potion permettant à qui la boirait de changer de couleur de façon permanente. Elle avait testé son invention sur son cousin Georges, éléphant d'Afrique. Ce dernier était devenu rose et, après avoir vécu une carrière de star internationale grâce à sa nouvelle couleur, il avait supplié sa cousine de lui trouver un antidote pour retrouver l'anonymat.

Cette histoire avait fait renoncer Li-Meï à l’utilisation cette potion, aux conséquences bien trop importantes. Elle l'avait, donc, rangée tout au fond d'un coffre fort, là où personne ne pourrait jamais la trouver.

Depuis cette histoire, la situation dans son pays s'était nettement dégradée. Elle vivait en Chine, parmi des animaux aux mille couleurs. Pendant de nombreuses décennies, la paix et l'harmonie s'étaient installées et rien ne semblait venir troubler cette quiétude.
Jusqu'au jour où une commission d'animaux bleus décida que seuls les êtres vivants de leur couleur méritaient le respect et la reconnaissance. Ils tentèrent donc de chasser tous les autres animaux hors du pays.

 

A la suite de cet évènement, les animaux qui, jusqu'à présent vivaient tous ensemble en harmonie, se regroupèrent par couleur et décidèrent de ne plus se fréquenter les un les autres.

Ainsi, les animaux marron vivaient séparés des bleus, des verts, des rouges, des jaunes... Chaque couleur avait investi un territoire et tentait de persuader les autres de s'en aller le plus loin possible. La haine, la peur et le chaos s'installèrent. La Chine devint le pays d'un important conflit parmi les animaux.

Li-Meï, attristée par ces évènements se replia dans son laboratoire de recherche et refusa de les côtoyer. Elle aurait aimé trouver une solution pour que la paix revienne parmi les animaux, mais ne savait pas comment s'y prendre.

Son cousin Georges, apprenant le désordre qui régnait dans son pays et la tristesse de sa cousine décida de lui rendre visite. Il s'installa, donc, dans la chambre d'amis du laboratoire. Là, ils discutèrent et se rappelèrent de l'époque où Georges était devenu rose.
-Est ce que tu as toujours cette potion pour changer de couleur? Peut être pourrait-t-on l'utiliser pour faire réfléchir les habitants sur ces conflits? Lui demanda-t-il.
-Bonne idée, lui répondit-elle. Mais je dois l'améliorer et j'aurai besoin de ton aide.
-Avec plaisir! S'écria-t-il.
C'est ainsi que Georges devint un agent infiltré, œuvrant pour sa cousine au sein de la Chine.

Il devint tout d'abord missionné pour aller récolter les plantes dont elle avait besoin. Comme ces dernières se trouvaient sur les territoires des autres couleurs, il devait s'intégrer aux habitants. Sa cousine, avec sa potion de couleur, lui permettait de prendre l'aspect des habitants. Il devint donc tour à tour, un éléphant bleu, marron, violet, jaune, rouge, orange... et parcourut tout le pays à la recherche des précieuses herbes que lui demandait Li-Meï. Au passage, il pouvait aussi observer les habitants. Aucun d'entre eux ne fut surpris de croiser un éléphant de leur couleur, ils étaient bien trop occupés à réfléchir sur la meilleure manière de faire fuir les autres à tout jamais.

Une fois tous les ingrédients récoltés, Li-Meï prépara une énorme quantité de sa potion améliorée .
-Il faut la mettre dans la rivière, expliqua-t-elle à Georges. Les animaux de tout le pays en boiront et leur couleur changera.

Georges fut, une nouvelle fois, envoyé par sa cousine. Il était chargé de déverser une fiole de potion dans tous les lacs, les rivières, les points d'eau... Il parcourut des kilomètres, et mena sa mission à bien.

Bientôt, les animaux furent atteints de symptômes étranges et leur couleur changea. Ils étaient horrifiés de voir leur pelage, leur plumage, leur carapace, leurs écailles... se transformer ainsi. Ils étaient tous devenus multicolores et cela les rendit de fort mauvaise humeur.

Chaque territoire, se précipita aussitôt chez son voisin, persuadé que c’était une de leurs œuvres machiavéliques, mais ils constatèrent bientôt que chaque habitant du pays était atteint du même problème. Georges et Li-Meï avaient bu, eux aussi de la potion, pour que personne ne soupçonne qu'ils étaient à l'origine de ces perturbations.

Les animaux furent vite désorientés: comment se regrouper  par couleur désormais? Il n'y avait plus aucune différence entre chacun: ils ne savaient plus où aller, ni qui ils étaient. Ils réorganisèrent leurs habitations et chacun choisit un lieu qui lui plaisait pour y construire sa maison. Ils se mirent à se cotoyer, tout en étant désagréables les uns avec les autres et s'accusant mutuellement d'être responsable du problème.

Non! Ils n'aimaient pas du tout cette situation, ils détestaient la nouvelle couleur de leur pelage, plumage, carapace, écailles... Agacés, ils finirent par se rencontrer tous ensemble pour trouver une solution. Ils convoquèrent tous les chercheurs, les scientifiques et les médecins du pays pour qu'ils travaillent ensemble sur la question. Li-Meï se garda bien de leur donner des explications sur l'origine du problème, ni même de leur parler de l'antidote qu'elle avait déjà fabriqué.

Li-Meï et Georges, attendirent et attendirent encore. Les scientifiques se disputaient des théorèmes, n'étaient pas d'accord sur les résultats de leurs expériences et leur travail n'avançait pas. Pendant des mois, ces recherches ne donnèrent absolument rien.

Pendant ce temps, les animaux avaient pris de nouvelles habitudes, Chacun s'installait confortablement dans sa nouvelle habitation. Ils suivaient attentivement les résultats des recherches et en discutaient avec leurs voisins, espérant être enfin libérés de ces satanées couleurs. Des amitiés se lièrent et les animaux oublièrent petit à petit les conflits qui les animaient jadis. Une seule chose était devenue importante : mettre fin à ce fléau multicolore.

Lorsque Li-Meï vit les habitants de son pays se parler et vivre à nouveau ensemble, elle jugea qu'il était temps de donner quelques éléments aux chercheurs, afin qu'ils puissent enfin avancer dans leurs découvertes. Très vite, ils mirent au point une première potion qui fit devenir tout les habitants verts à petits pois bleus. Certes, ce n'était pas le remède final, mais c'était déjà un progrès considérable. Puis, se succédèrent de nombreuses autres potions où les animaux devinrent rouges à rayures violettes, puis complètement recouverts de carreaux de toutes les couleurs pour finir complètement sans aucune couleur.

Li-Meï et Georges étaient satisfaits du désordre qu'ils avaient causé et de la réaction que chacun avait pu avoir dans le pays. Ils décidèrent donc, sans rien dire à personne de déposer l'antidote dans toutes les rivières, les lacs et les points d'eau du pays.

C'est ainsi que les animaux se réveillèrent un matin en ayant retrouvé leur couleur d'origine. Chacun découvrit avec stupéfaction qu'il avait des voisins d'autres couleurs que lui. Mais peu leur importait ces différences, ils étaient bien trop heureux d'avoir enfin retrouvé leur état naturel. La paix fut de nouveau présente en pays de Chine pour le plus grand plaisir de Georges et Li-Meï, qui ne révélèrent jamais à personne qu'ils étaient à l'origine de  tous ces évènements.
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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 14:05

Il était une fois un éléphant qui se prénommait Georges et vivait dans un petit village d'Afrique.

Un jour, une troupe de cirque fut de passage près de chez lui. Notre petit éléphant s'empressa d'aller assister à leur représentation. Il y avait tout un tas de choses incroyables que Georges n'avait jamais vues, il était émerveillé.

Tout d'abord, il vit un flamant rose grimper à la corde très vite et faire un numéro acrobatique perché sur un trapèze. L'oiseau se balançait et faisait des galipettes plus surprenantes les unes que les autres. Il fut bientôt rejoint par son assistante : une belle rhinocérosse. La demoiselle, vêtue d'un très beau justaucorps rouge à pois verts, grimpa à la corde et se balança à son tour sur un trapèze. Nos deux acrobates, virevoltaient ensemble et exécutaient des figures à couper le souffle. Pour le final, flamant rose et rhinocérosse s'élancèrent, la demoiselle bondit hors de son trapèze, son ami la rattrapa et ils restèrent ainsi suspendus: le flamant rose en équilibre sur le trapèze et la rhinocérosse suspendue dans le vide par les pieds... Quel spectacle inattendu!!!

Par la suite, George assista à un numéro de taupes clown qui se cognaient partout car elles avaient perdu leurs lunettes.  Il vit un porc épic qui jonglait avec des ballons de baudruche.  Tout laissait croire que les ballons risquaient à chaque instant d'exploser sur ses piquants, laissant le public perpétuellement hors d’haleine, mais le numéro était parfaitement calibré et tout resta  intact.

 

Arriva ensuite une autruche dresseuse de castors. Ces derniers, sur les ordres de leur dresseuse, construisaient tour à tour des constructions en allumettes à une vitesse fulgurante: un oiseau, un ours, une girafe et pour terminer, une baleine à taille réelle. Heureusement, il y avait de la place sur la piste de cirque!

Puis, il y eut une otarie funambule, un crocodile cracheur de feu, des marmottes danseuses de ballet, un paresseux qui jouait de la cornemuse...La liste est longue et les artistes se succédèrent, réalisant des prouesses que l’on ne pourrait jamais imaginer.

Ce soir là, Georges resta marqué par ce spectacle. Il n'en ferma pas l'œil de la nuit.
- Moi aussi j'aimerais être un artiste de cirque, se disait-il.
Mais que savait il faire d'incroyable? Il ne savait ni jouer de la musique, ni faire des figures d'équilibriste, ni des numéros de clown.... Il était bien embêté!

Il finit par mettre ce rêve de côté dans un coin de sa tête et peut être le réaliser plus tard.

Le temps passa, et Georges oublia cette histoire. Jusqu'au jour où il reçut la visite de sa cousine d'Asie Li-Meï.

Li-Meï était une éléphante très connue en chine pour sa connaissance des plantes et ses savoirs scientifiques. C'était une chercheuse et était en train de mettre au point une nouvelle invention.
-C'est une potion de couleur, dit elle à son cousin. Si quelqu'un en boit une gorgée, il change instantanément de couleur.
-C'est incroyable! s'exclama Georges tout fier de sa cousine.
-Il faudrait que je puisse la tester sur quelqu’un, lui dit-elle. Est ce que tu serais intéressé?
-Oh oui! s'écria notre ami éléphant.

Li-Meï lui prépara un grand verre de sa potion.
-Le seul problème, lui dit-elle, c'est que je ne sais pas combien de temps durent ses effets.  Nous allons le découvrir ensemble.
Georges accepta volontiers de prendre le risque et avala d'un trait le breuvage.

Aussitôt, il changea de couleur et devint...rose!
-Hi! Hi! Hi! S’esclaffa sa cousine. C'est très réussi! Cette couleur te va comme un gant. Attendons maintenant de voir combien de temps durent ces effets.

Et les effets, durèrent et durèrent encore. Après plusieurs jours, la nouvelle avait fait le tour du village et tout le monde s'était précipité chez Georges pour observer sa transformation.
-Un éléphant rose! S'écriaient petits et grands.

Après quelques semaines, le grand cirque qu'il avait tant admiré pendant son enfance prit contact avec lui. Ils lui envoyèrent un kangourou messager.
-Viens faire partie de notre troupe, les spectateurs seront ravis de venir t'observer , lui dit-il.

Georges se souvint alors du rêve qu'il avait eu des années auparavant et accepta bien volontiers. Il suivit le kangourou, rejoint la troupe du cirque et s'embarqua pour des spectacles autour du monde. Il ne manqua pas de donner des nouvelles à sa cousine, toujours soucieuse de connaître la durée des effets de sa potion.

Une année passa en compagnie du cirque. Les habitants des pays qu'ils visitaient se déplaçaient de très loin pour observer cet éléphant pas ordinaire et les salles de spectacle ne désemplissaient pas. Georges était fier de son succès.

Sa cousine finit par admettre que les effets de sa potion étaient permanents et que Georges risquait de rester rose pour toujours. Au début, cela ne dérangeait pas Georges. Mais plus le temps passait, plus il se sentait triste.
-Les autres sont acclamés car ils savent faire quelque chose, ils ont du talent. Moi, on me regarde juste parce que je suis rose, ce n'est pas pareil.
Il avait essayé d'apprendre des numéros, mais il était trop maladroit et on se moquait de lui.
-Comme j'aimerais redevenir un éléphant normal, se disait-il. Ce n'est plus drôle d'être rose et j'en ai marre d'être célèbre.

Il confia son souhait à sa cousine Li-Meï qui s'empressa de mettre au point un antidote. Ce ne fut pas facile, elle mit du temps à trouver la bonne formule. C'est ainsi qu'au fil des essais, Georges changea encore de couleur: il devint bleu, puis rouge, jaune, orange, vert, violet...il eut même des rayures oranges et jaunes et des carreaux bleus et verts. Pendant ce temps, Georges continuait toujours son spectacle et le public était ravi de tous ses changements.

Le jour arriva enfin où sa cousine eut enfin trouvé la bonne formule. Il redevint alors l'éléphant qu'il avait toujours été.
-Comme je suis content! s'écria Georges. Quelle vie compliquée c’était d’être un éléphant rose!

Il retourna dans son village et retrouva avec plaisir tout ses amis.
-Ce n'est pas marrant la célébrité, leur raconta-t-il. Je préfère vraiment être un éléphant normal et vivre parmi vous, je suis plus tranquille et bien plus heureux finalement.

Li-Meï se garda bien d'utiliser une nouvelle fois sa potion et  la rangea tout au fond d'un coffre, là où personne ne pourrait jamais la trouver.

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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 13:44

 

Il était une fois, un grand père tortue, tout vieux et tout ridé.

 

 


Il en avait vu des choses dans sa vie: des choses drôles et des choses moins drôles. Il avait perdu sa compagne, mamie tortue plusieurs années auparavant, n'avait pas beaucoup de visites et se sentait bien seul et bien triste.

A la télé des tortues, il voyait tout un tas d'informations préoccupantes et il se demandait dans quel monde il vivait. Il trouvait que tout avait bien changé depuis sa jeunesse et il avait peur. Alors, il décida de rester caché dans sa carapace. Il ne faisait dépasser que ses yeux pour y voir un peu à l'extérieur, mais le reste de sa tête restait bien protégé.

Au fil du temps, il se renferma de plus en plus sur lui même, il ne parlait plus à personne, même pas à ses voisins. Il vivait dans la suspicion:
-Peut être que ma voisine la lapine est une voleuse se disait il, méfions-nous.
Ou encore:
-Peut être que le ver de terre jardinier qui travaille mon potager est porteur de la grippe du ver de terre qui fait rage en ce moment, pensait-il. Protégeons-nous.

Notre papi tortue était donc triste, malheureux, seul et apeuré. Si bien que ses journées étaient toujours les mêmes, il ne faisait que les activités qui lui permettaient de se sentir en sécurité. Il se promenait tous les jours sur le même parcours, lisait toujours le même journal, arrosait toujours son jardin dans le même ordre. Ainsi il était sûr qu'il ne puisse rien lui arriver.


Mais un jour,notre papi tortue tomba dans les escaliers et se fit une entorse à la carapace. C'est très rare pour une tortue d'avoir ce genre d'entorse et c'est aussi très long à guérir. On dut le plâtrer.


Il ne pouvait plus rentrer sa tête pour se protéger comme avant. Il était encore plus effrayé par ce qui l'entourait. Il ne pouvait plus faire toutes les activités dont il avait d'habitude car son plâtre l' en empêchait.


Après quelques temps, papi tortue fut habitué à vivre la tête dehors et ses peurs diminuèrent. Il observa le monde qui l'entourait, avec ses yeux bien sortis de sa carapace. Il trouva que c'était bien plus agréable de cette manière, il y voyait bien mieux. D'ailleurs, le lieu où il vivait était assez paisible, il n'avait peut être pas besoin de rester toujours protégé finalement.

Il découvrit même des tas de choses qu'il n'avait jamais vues, car croyez moi, pour une tortue, lorsqu'on s'enferme dans sa carapace on ne voit plus grand chose. Alors, on imagine que tout ce qui nous entoure est un danger et on a encore plus peur.

Heureusement, notre papi se rendait compte qu'il avait inventé beaucoup de de choses et que le monde était nuisible surtout dans sa tête. Il finit par se dire:
-Je n'aurais jamais dû croire ce qu'on dit à la télé des tortues, cela m'a fait beaucoup trop peur. En réalité, si je regarde autour de moi, tout va bien.


Il décida qu'à partir de maintenant, il ne laisserait plus le journal télévisé des tortues l'effrayer et chercherait plutôt à occuper sa vie d'une manière agréable.

Bientôt, ce fut l'heure d'enlever son plâtre. L'infirmière belette vint lui rendre visite pour l'aider à le retirer. En quelques secondes, hop! Papi tortue se retrouva libre comme l'air. Il pouvait à nouveau entrer et sortir sa tête de sa carapace et cette sensation était vraiment agréable. Il n'avait plus envie de rester caché dans sa carapace,comme avant, pour se protéger et  il avait hâte de voir à quoi ressemblait le monde, sans ses peurs.

Il partit donc à la redécouverte des petites choses qui lui faisaient plaisir. Non! il n'était plus  effrayé comme avant et était prêt à profiter de la vie qui lui restait. Il s'est rendu compte qu'il y avait encore tellement de choses à découvrir qu'il n'avait pas une minute à perdre.

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24 mai 2009 7 24 /05 /mai /2009 10:26
Il était une fois, une girafe du nom du Ludivine qui avait grandi dans la campagne.
Là d'où elle venait, tout était vert, les girafes vivaient en harmonie avec la nature. Elle habitait dans un petit village de girafes, au milieu de la campagne. Là bas, tout le monde se connaissait, les girafes étaient heureuses de se croiser et de se demander des nouvelles. Pour Ludivine, chaque habitant était comme un membre de sa famille et elle aimait les côtoyer.

Un jour, Ludivine fut invitée par son amie Bernadette à faire une excursion dans la grande ville du pays des girafes. Elles prirent donc le seul bus du village et partirent à l'aventure. Au fur et à mesure que le bus s'éloignait, il y avait de moins en moins de verdure et de nature et Ludivine en fut étonnée.
-C'est normal, lui dit son amie Bernadette, en ville c'est comme ça, il n'y a presque pas d'arbres, presqu
e pas d'herbe. Il y a des grosses maisons partout et on y croise beaucoup de girafes.

Arrivée en ville, Ludivine explora le lieu:
-Beur
k! dit elle, que c'est laid ici! C'est tout gris, ça sent mauvais.... et pourquoi y a-t-il au tant de déchets par terre? Il y a pourtant des poubelles plein les rues?
- Ici,
ce n'est pas comme chez nous, lui dit Bernadette. Chez nous, la nature est toute proche et il est facile de se rendre compte que lorsqu'on jette nos ordures n'importe où, ça la dégrade. En ville, comme il n'y a ni arbres, ni herbe, alors les déchets restent là! Les girafes attendent que quelqu'un les ramasse pour elles, elles se croient les maîtres et elles font n'importe quoi!!!
-Quel dommage, pensa Ludivine, c'est pourtant dans notre nature de girafe de respecter les lieux où l'on vit...

Elle observa ensuite le ciel: il était d'un gris! Elle n'avait jamais vu ça dans sa campagne. Elle pouvait à peine distinguer le soleil, caché derrière un épais nuage de fumée grise.
-C'est bizarre, ce ciel, dit elle à sa camarade. Pourquoi n’est-il pas clair comme chez nous?
-C'est la pollution: ici, il y a beaucoup de voitures, elles produisent de la fumée qui va se mélanger dans l'air. Ainsi, ces fumées recouvrent la ville et le ciel devient tout gris.
-Quel dommage, pensa Ludivine, chez nous c'est si agréable de se déplacer en vélo ou à pied, et le ciel y est tellement bleu. Les girafes de la ville savent-elles ce que c'est que d'observer un beau ciel bleu?

Bernadette avait rendez vous avec deux de ses cousines girafes. Elles se rendirent donc chez l'une d'entre elles pour le déjeuner.
- Voici Georgina et Alfreda, présenta Bernadette. Elles ont toutes les deux grandi ici et ne connaissent pas la campagne d'où nous venons.
-Enchantée, leur dit Ludivine, heureuse de faire de nouvelles rencontres.

A sa grande surprise, Alfreda observa Ludivine de la tête aux pieds et lui jeta un regard hautain.
-Ma pauvre chérie, lui dit-elle, as-tu vu ton look? Enfin! C’est important d'être habillée à la mode! Tu pourrais faire un effort tout de même!
-En plus, tu n'es même pas maquillée, répliqua à son tour Georgina. Comment veux-tu rencontrer un garçon si tu es aussi horrible? Regardes Alfreda, elle est si belle! Tous les garçons du quartier rêvent d'elle.
-Et moi je les trouve trop moches, répondit Alfreda. Moi je préfère l'acteur Drab Tip, lui au moins il est craquant!!!
Ludivine observa Alfreda, qui, lui disait-on, était si belle. Elle ne comprenait pas ce qu'on pouvait lui trouver de particulier. Elle était si maquillée, qu'on ne pouvait même plus voir à quoi elle ressemblait au naturel. Elle avait des vêtements tellement serrés, qu'on se demandait comment elle pouvait être à l'aise pour se déplacer. Quand à ses chaussures! Elles avaient des talons si hauts que Ludivine se serait tordue les quatre chevilles sans effort.

-La notion de la beauté est bien particulière à la ville, se disait Ludivine.
Là d'où elle venait, les girafes étaient naturelles, pas de maquillage, des habits simples et des chaussures confortables. Ludivine trouvait que toutes les girafes de son village étaient belles, elles avaient leur corps de girafe, leur grand cou de girafe, leurs quatre pattes, comme toutes les girafes. Comment pouvait-on croire qu'en étant déguisé, en cachant aux autres à quoi on ressemblait vraiment, on pouvait être plus belle?
- Quel dommage, se dit Ludivine, chez nous les relations sont tellement simples. On apprécie une girafe telle qu'elle est et la beauté primordiale est la beauté de son cœur...

Ludivine déjeuna donc avec les cousines de Bernadette. Elles parlèrent de vêtements, de mode, des dernières nouvelles du monde des girafes people. Ludivine ne savait pas quoi leur dire. Elle n'avait que vaguement entendu parler des girafes people. Elle savait que c'étaient des célébrités, acteurs, chanteurs ou artistes à la mode, mais elle ne voyait pas pourquoi connaître leur vie était si palpitant.
-Quel dommage, se dit Ludivine, chez nous on se raconte nos vies, on aime partager nos dernières aventures et nos tracas. Pourquoi les girafes de la ville s'intéressent-elles tant à des girafes people qu'elles ne connaissent même pas?

Alors, elle se contenta d'avaler son repas: il était fort délicieux d'ailleurs. Il ressemblait à ceux qu'elle connaissait à la campagne. La seule différence qu'elle avait notée était que Georgina l'avait sorti d'une grosse boite en fer. Ludivine avait trouvé ça curieux, chez elle le repas était préparé avec les légumes du jardin. Mais comme en ville il n'y avait pas de jardin, les girafes devaient trouver leur no
urriture dans des boites.

Puis, Bernadette emmena Ludivine partager ses activités préférées à la ville. Elles allèrent au cinéma, au musée, au bowling... Il y avait des tas de choses à faire et Ludivine apprécia grandement.
-Quel dommage, se dit Ludivine, que nous n'ayons pas toutes ces activités chez nous. Elles permettraient de donner un peu plus de rebondissement à notre quotidien...

C'est ainsi que Ludivine découvrit la ville. Elle fut bien contente d'être de retour dans son petit village, retrouver tous les habitants qui sont comme une famille pour elle. En ville, personne ne se connaît, les girafes se passent à côté sans même se regarder ni se dire bonjour. Parmi les girafes de la ville, elle s'était sentie vraiment perdue.

Elle raconta son aventure à ses autres amies girafes. Ensemble, elles discutèrent des questions que se posait Ludivine.
Comment oublier l'importance de la nature au point d'abandonner ses déchets n'importe où et de polluer l'air au point qu'il soit irrespirable? Doit-on vraiment être à la mode pour être beau? Est-ce plus important de parler des girafes people que de partager ce que l'on vit au quotidien? Est-ce mieux de manger des légumes en boite plutôt que de son jardin?

Le débat fut riche et agité. Chacun avait un avis différent sur ces questions. Je crois d'ailleurs que même aujourd'hui, elles en discutent encore. Peut être un jour, lorsque vous passerez près du village des girafes, aurez vous l'occasion de pouvoir en discuter avec elles et leur donner votre avis...

 

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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 06:35
Il était une fois, une chauve souris prénomée Hermeline. Elle était secrètement amoureuse de son ami Ernest.

Comme elle avait peur, notre chauve souris ne voulait pas trop lui montrer ses sentiments. Elle se disait:
-S'il sait que je tiens à lui, alors il va s'éloigner et je vais risquer de perdre son amitié.
Elle préférait ne rien lui avouer pour préserver ce qu'ils avaient déjà. Elle faisait tout pour le cacher et était parfois très maladroite avec lui dans ses propos.

Ernest aimait aussi beaucoup notre petite chauve souris, mais il était destabilisé par son comportement.
-Tient elle à moi finalement? se demandait-il. Je ne sais que penser. Parfois on est très proches, parfois elle est distante... Je ne sais pas ce qu'elle veut.
Ernest était tout triste de la situation, car plus il la voyait, plus il l'aimait. Hermeline, ancrée dans ses peurs, gardait fermement ses distances et continuait de rêver de son bel Ernest en silence. Face à lui, elle restait impassible.

Voilà qu'un beau jour, une souris chevelue vint à passer. Elle était belle et avait de la classe, elle s'interessa à Ernest car il présentait bien. C'était une personne superficielle et détachée des sentiments, pour elle, seule comptait l'apparence et le plaisir. Ernest était tout destabilisé de cet intérêt soudain pour sa personne, lui qui attendait un pas d'Hermeline depuis des années.


Hermeline, voyant la situation, se rendit compte alors qu'elle risquait vraiment de perdre son Ernest, d'une manière qu'elle n'avait jamais imaginé. N'y tenant plus, elle déclara sa flamme à son ami complètement surpris de sa démarche.

Bien sûr, notre ami Ernest eut besoin de prendre un peu de recul. Il avait soudain face à lui, deux personnes très différentes et se devait de faire un choix. Il décida de profiter de ce temps de réflexion pour mieux connaître la souris chevelue. Il découvrit vite que, sous ses apparences charmeuses, le demoiselle était hautaine et insuportable. Il repensait à son amie Hermeline, si douce, et si gentille.

Après quelques temps, Ernest alla trouver Hermeline pour lui avouer ses sentiments. Il savait que c'était avec elle qu'il voulait faire son chemin. Il savait que son amie était honète et sincère et qu'elle avait grand coeur. Il avait compris  grâce à la souris chevelue qu'il ne fallait pas se fier aux apparences, car nul ne sait ce qui se cache derrière. Ernest et Hermeline étaient enfin heureux ensemble et ravis de s'etre enfin trouvés.


Moralité: Pour toutes les Hermelines, apprenez à laisser parler votre coeur. Trop de détachement et de protection vous empècheront d'avancer dans la vie. Même si vous avez peur, vivez les choses, ce n'est qu'en les affrontant que vous pourrez vous épanouir. Peu importe l'issue, l'action vous sera toujours bénéfique, elle vous aidera à comprendre les choses et en tirer les leçons nécessaires.

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24 mars 2009 2 24 /03 /mars /2009 11:15
Il était une fois, une communauté d'oies sauvages de couleur arc en ciel. Chaque oie aviat sa couleur et les regarder passer était un régal pour les yeux. Certains hommes, les observant les aviaent surnomées " vol de la joie" ou "envolée du bonheur", il était vraiment merveilleux de les regarder voler.


Parmi ces oies, se trouvait une oie bleue qui aimait observer le monde. Elle était parfois un peu timide, n'osait pas toujours aller à la rencontre des autres, mais elle écoutait, regardait ce qui se passe autour d'elle. Elle était émerveillée de voir le courage de certains hommes, face à leur vie, elle aimait discuter avec d'autres oiseaux sur son passage.


Un jour, elle rencontra un petit moineau. En apparence, ce petit moineau était tout fragile. Il lui expliqua qu'il avait dû affronter des evènements difficiles dans la vie et qu'il en était affaibli temporairement. Discutant avec lui, elle fut impressionnée par son courage, sa liberté et son goût de vivre.

-Les choses difficiles que j'ai pu vivre m'ont donné envie de me réaliser pleinement. Je me rend compte que la vie est précieuse et il est important de lui donner un sens qui me convient, lui expliquat-il.

Elle l'observait, il était ivre de liberté, plein de joie. Elle voyait que ce moineau, encore à la recherche de lui même et en reconstruction, avait une énorme richesse à partager, une simplicité communicative et une envie de vivre exemplaire. Il avait l'air fragile, mais au fond de lui se trouvait une grande sagesse et une vraie force interrieure. Suivant sa voie, il arrivait petit à petit à se réaliser et à être pleinement lui même.


Elle partagea l'expérience de cette rencontre avec son amie l'oie jaune et lui fit part de son émerveillement face à la rencontre de cet être. L'oie jaune lui sourit et lui dit:
-Je te vois souvent admirative des gens que tu croise. Sais tu que lorsque tu observe de belles choses chez les autres elles se trouvent en toi même? Ce que tu vois chez les autres t'appartient. Si la personne te déplait, te dérange, c'est parcequ'elle te montre une partie de toi que tu as du mal à accepter. Si tu la trouve belle, elle te reflète une autre partie de toi que tu aimes. Bien sûr, tu n'en as pas toujours conscience, mais c'est un très bon moyen de travailler sur toi même.

L'oie bleue remercia son amie, fit un looping et alla saluer son ami le moineau. Elle devait repartir et continuer son voyage migratoire. Elle savait que le moineau n'était pas fait pour la suivre durant ce voyage et qu'il avait son propre chemin à parcourir. Elle espéra cependant qu'ils resteraient de très bons amis et qu'ils auraient encore beaucoup de choses à partager. Ils se reverront sûrement au détour d'un voyage ou lors d'une étape de leur parcours.

Elle repartit le coeur léger, pleine de vie, se demandant ce que lui apporteraient les prochaines étapes de son voyage migratoire, parmi la compagnie des oies arc en ciel.
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18 mars 2009 3 18 /03 /mars /2009 17:56

Il était une fois, une autruche trop gentille. Elle était si gentille et naïve qu'elle donnait vraiment de sa personne.

Elle était heureuse de se sentir utile et aimée. En réalité, les gens qui passaient lui rendre visite trouvaient ses plumes fort jolies, elle était toute heureuse de pouvoir leur en donner une, parfois même plusieurs. Si cela leur plaisait, les personnes revenaient indéfiniment lui prendre une ou deux plumes en plus. L'autruche ne disait rien, elle était toute heureuse d'avoir autant de visites et de gens qui s'intéressent à elle.



Jusqu'au jour, où notre petite autruche eût tellement partagé, qu'elle se retrouva sans aucune plume. Mais cela lui était égal, car elle savait qu'elle retrouverait ses amis qui venaient si souvent pour la voir. En réalité, il n'en fut rien. La petite autruche se retrouva seule et compris bien vite que ces gens ne s'intéressaient pas à elle pour sa personne. Ils voulaient juste profiter de son bon cœur.



Ah, mademoiselle l'autruche, ceci est une très bonne leçon. Apprendre à reconnaître ses vrais amis est essentiel. Ce sont ceux qui chassent les opportuns qui viennent pour vous plumer, et non ceux qui ont besoin de vous.



Vous voilà nue? Peu importe, les plumes repoussent toujours. Dorénavant, surveillez vos arrières et chassez les profiteurs. Vous n'avez pas besoin de donner vos plumes et votre cœur pour que l'on vous aime. S'ils vous apprécient, les gens le feront pour qui vous êtes vraiment, car vous êtes une autruche fort sympathique et avez une personnalité très intéressante.

Apprenez à vous méfier de ceux qui rôdent, les gens voient parfois leur intérêt avant le vôtre et n'ont pas toujours le même sens de la générosité que vous. Vous préserverez ainsi vos plûmes et deviendrez encore plus majestueuse... Au plus grand regret de ceux qui rôdaient auparavant et ne pourront désormais plus profiter de votre bon cœur, ni d'aucune de vos plumes.

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Présentation

Il était une fois... un autre monde dans lequel habitaient des histoires magiques.  Ces histoires venaient me chatouiller les oreilles, ne demandant qu'à prendre vie et rendre visite aux habitants de ce monde.

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